La Mort de `Abdul-Muttalib
La garde de `Abd al-Muttalib ne dura toutefois qu'environ deux ans. Il rendit le dernier soupir en 578 A.J., laissant derrière lui l'orphelin à l'âge de huit ans. Mohammad sentit amèrement cette perte et il suivit le convoi funèbre les larmes aux yeux.
A la Garde d'Abû Tâlib
Alors qu'il se trouvait sur son lit d'agonie, `Abdul Muttalib avait embrassé Mohammad pour la dernière fois et l'avait confié à ce moment-là à son fils Abù Tâlib, le demi-frère (par la mère) du père de Mohammad, en lui enjoignant de traiter l'orphelin aussi tendrement que s'il avait été son propre fils. Il avait dit : "Ils doivent prendre soin de ce beau petit garçon: rien dans leur famille n'est plus précieux que lui". Abou Tâlib avait promis très affectueusement de le faire, et son comportement ultérieur montra combien il tint scrupuleusement parole. Il aima l'enfant tendrement, il le faisait dormir au chevet de son propre lit et l'emmenait avec lui partout où il allait. Cela continua jusqu'à ce que Mohammad ait environ vingt ans. (Le dévouement d'Abou Tâlib pour Mohammad pendant sa jeunesse et la protection qu'il lui avait assurée contre l'hostilité des Quraych à son égard seront expliqués ultérieurement. Sa femme Fâtimah Bint Asad - la mère de `Alî - ne fut pas moins ardente dans son affection pour Mohammad qu'elle traita comme son propre fils).
Le Voyage de Mohammad en Syrie
Abi Tâlib décida un jour d'entreprendre un voyage d'affaires en Syrie (528 A.J.), avec l'intention de laisser Mohammad à la Mecque. Mais l'enfant refusa de se séparer de lui et s'accrocha tellement à son oncle que celui-ci en fut profondément touché. Ne pouvant pas le voir pleurer, il consentit à l'emmener avec lui en Syrie. Il est à noter que pendant ce voyage, lorsque la caravane fit halte à sa dernière étape vers Bostra, Abou Tâlib se reposa près d'une église de moines nestoriens. Là, l'un de ceux-ci, dont le nom était Boheira ou Sergius, remarqua qu'un nuage couvrait de son ombre Mohammad. Aussi vint-il près de lui lorsqu'il s'assit sous un arbre qui se plia comme pour présenter ses respects à Mohammad, et examina-t-il méticuleusement ses traits. Il vit alors une impression pareille à un grand grain de beauté, de la taille d'un oeuf de pigeon, entre ses deux épaules (le sceau, ou la pièce justificative de sa Mission Divine), ainsi que certaines indices sur son visage, ce qui lui donna la conviction d'avoir affaire à la personne prédite dans l'Ecriture comme le futur Prophète. Après un peu de méditation et de contemplation, il conseilla à Abou Tâlib de protéger le garçon contre les innombrables dangers qui, dit-il, l'attendaient et qui émaneraient de son propre peuple dont il était destiné à être le Sauveur.